Site classé « Ancien Golfe de Saintonge »

L’emplacement actuel du marais de Brouage correspond à une dépression qui était occupée par la mer lors de l’optimum de la transgression marine flandrienne (dernière glaciation de l’ère quaternaire, il y a environ 11 000 ans), les coteaux qui l’entourent sont les traces de l’avancée extrême d’un rivage, celui de l’ancien Golfe de Saintonge, dont le dessin a évolué au fur et à mesure de son recul et de l’envasement de la baie, à partir du deuxième siècle avant notre ère. Les formes d’utilisation de ces marais littoraux ont varié au cours des âges, conditionnées par l’abaissement général du niveau des mers puis par la sédimentation de la baie qui a suivi, mais aussi s’adaptant à des conditions historiques, économiques et sociales qui ont évoluées. Le paysage actuel du marais de Brouage garde les traces de ces aménagements successifs.

Les hommes ont commencé à prendre une part active à son évolution au début de l’époque médiévale, utilisant et confortant par des endiguements les terrains gagnés sur la mer par les dépôts de sédiments marins, afin de mettre en place marais salants et terroirs agricoles. La partie aval de la baie, avec la citadelle de Brouage construite dans les marais au XVIème siècle, devient un lieu d’échanges commerciaux maritimes, puis une place forte et un port militaire.

En l’absence de cours d’eau important qui aurait permis de retarder le processus de sédimentation, l’envasement du marais de Brouage a provoqué l’abandon progressif des exploitations salicoles, et la mise en pâture du marais qui a progressivement perdu sa salinité.

Quant au rôle portuaire, commercial et militaire de la Citadelle de Brouage, il disparaît du fait de cet envasement dès la deuxième moitié du XVIIème siècle.

Dans le même temps, la baie de la Seudre, irriguée par un large estuaire, et donc toujours accessible à l’influence de la mer, trouvait dans l’ostréiculture une activité de substitution qui permet, aujourd’hui encore, de gérer la plus grande partie de son espace.

Dans les années 80, l’évolution des zones de marais est le résultat de deux attitudes contradictoires :

  • un intérêt grandissant pour leur extraordinaire richesse écologique et paysagère, et la prise de conscience de leur interdépendance sur le parcours des oiseaux migrateurs,
  • une tendance générale au drainage et à la mise en culture intensive. Cependant, alors que le Marais Poitevin charentais maritime est mis en culture à 80 %, celui de Rochefort à plus de 50 %, le Marais de Brouage ne l’est encore qu’à 10 %, ce qui lui confère encore un grand intérêt écologique et paysager et une grande cohérence spatiale.

Mais en l’absence notamment d’une reconnaissance économique comparable à celle des Marais de Guérande ou du Fier d’Ars (avec le sel) ou bien encore de la Baie de la Seudre (avec les huîtres), il souffre d’un déficit d’image que sa valeur historique, culturelle et écologique ne suffisent pas à combler.

(source : rapport de présentation ci-dessous)

Projet de classement de l’Ancien golfe de Saintonge : Rapport de présentation

Dépliant : Site classé Ancien Golfe de Saintonge

Haut de page